Se former à la recherche sur la fin de vie

Les candidatures pour le master 2 recherche Santé / Fins de vie et médecine palliative proposé par l’Université Paris-Est Créteil Val de Marne sont ouvertes jusqu’au 5 juillet 2025. Kenza Bobst Lalanne, qui suit ce cursus cette année, nous donne ses impressions sur cette formation pluridisciplinaire unique en France.

Une femme médecin portant un masque et tenant la main d'une personne allongée

-    Pourquoi avoir suivi ce master ?

Kenza Bobst Lalanne : Je suis interne en médecine générale à la Réunion. La médecine palliative m’intéressait depuis longtemps car elle est centrée sur le vécu du patient et c’est ce qui fait le plus de sens pour moi. Par ailleurs, après des années de pratique de la médecine, j’avais envie de m’essayer à des activités plus théoriques. C’est pourquoi j’ai saisi l’opportunité de bénéficier d’une bourse dédiée1 et d’intégrer ce master dont la finalité est d’apprendre aux étudiants à mener, voire à encadrer des recherches. Pour moi qui viens de finir mes études après avoir passé dix ans dans les hôpitaux, c’est une occasion de me former auprès de personnes qui sont des figures de référence dans le monde des soins palliatifs.

-    Qu’est-ce qui y est enseigné ?

KBL : Ce master offre toute une panoplie d’enseignements théoriques sur la façon dont on mène des travaux scientifiques, et sur les différentes méthodologies. Si l’ensemble des contenus sont en lien avec les soins palliatifs, les intervenants ne viennent pas tous de ce domaine, il y a des professionnels de santé publique, des philosophes, des psychologues cliniciens… C’est très diversifié et on nous propose vraiment une approche globale. J’apprécie énormément de connaître et de comprendre les bases de différentes méthodologies qui ne sont pas forcément celles que j’utilise dans le cadre de mes propres travaux.

- Qui sont les enseignants ?

KBL : Nous sommes bien encadrés. Il y a une équipe pédagogique référente qui fait régulièrement le point avec nous et chez qui on sent une grande volonté de remise en question et de réflexion. Les professeurs sont des pointures dans leur domaine. Les intervenants sont nombreux, venus d’horizons très différents, à la fois dans leur filière, leur formation et leur pratique. Ils se montrent très accessibles. Les cours sont condensés sur une semaine par mois à Paris et sur un jour par mois au deuxième semestre. Vu que nous sommes basés un peu partout en France, c’est pratique. Nous nous réunissons à la maison Jeanne Ganier, qui est un lieu très agréable. Comme les intervenants sont nombreux, c’est vraiment notre groupe d’étudiants qui fait la cohésion. Les étudiants sont en quelque sorte le pivot central et les enseignants gravitent autour.

-    Qui sont les étudiants ?

KBL : Nous sommes une douzaine, avec des profils très variés et de grandes différences d’âge : certains sont encore en cours d’internat, d’autres sont médecins ou chefs de service avec une carrière derrière eux. Nous venons d’horizons professionnels (hospitaliers, généralistes, spécialistes, oncologues…) et géographiques différents (Brest, Paris, Lyon, Strasbourg, Rennes). Il n’y a pour le moment personne issu des sciences humaines, mais l’équipe pédagogique aimerait élargir le recrutement. Ce serait une bonne chose : les cours sont accessibles même pour quelqu’un qui ne viendrait pas de la médecine et j’aime que le public soit diversifié.

-    Quels sont les atouts de cette formation ?

KBL : Ce master inclut temps de stage de quatre à six mois dans un laboratoire de recherche. Auparavant je ne savais pas qu’il existait physiquement des laboratoires dédiés à ce domaine ! Cela m’a permis de comprendre comment fonctionnaient les chercheurs en équipe, c’est très différent des recherches qu’on peut mener tout seul sur son ordinateur. C’est source d’information, de motivation, d’intelligence collective. C’est un atout très fort. Par ailleurs, j’ai pu rencontrer grâce à ce master des personnes qui font les carrières universitaires, des personnes qui travaillent en soins palliatifs et cela m’a fait prendre conscience de la réalité du terrain.

  1. Il s’agit des bourses « Année recherche » distribuées par les Agences régionales de santé (ARS)

Crédit photo : Franck Gélabert

Le master 2 recherche Santé / fins de vie et médecine palliative 

Cette formation rassemble des expert·e·s des domaines de la santé et des sciences humaines et sociales (SHS) qui souhaitent se former à la recherche avec une approche méthodologique qualitative et quantitative. 

Il permet d’acquérir des compétences en matière de conception de projets de recherche, d’élaboration et de mise en œuvre de protocoles, d’analyse et de communication des résultats, et permet de connaître les aspects réglementaires de la recherche
Ce master est ouvert aux étudiant·e·s médecins (DESC ou FST en médecine palliative), mais aussi aux étudiant·e·s en sciences humaines et sociales détenteurs d'un master 1. 

L'admission par la validation des acquis professionnels et personnels est également possible.

Date limite de candidature : 5 juillet 2025