Mondes funéraires, familles endeuillées et COVID-19

La pandémie Covid-19 nous confronte à une crise sanitaire et sociale sans précédent. Elle bouleverse le système funéraire, en particulier les obsèques. A la différence des crises de mortalité liées à une catastrophe ou à une épidémie ici ce sont l’ensemble des décès sur le territoire d’un État qui sont concernés en raison du confinement. L’objectif de ce programme consiste à documenter le plus rapidement possible les aménagements proposés par les professionnel-le-s du monde funéraire au moment de la crise en fonction des contraintes relatives à la gestion de la pandémie, sur trois pays distincts : la France, la Suisse et l’Italie. Il s’agit par ailleurs d’apprécier les impacts (matériels et psychologiques) de ces aménagements sur les familles en deuil et d’analyser du mieux possible l’inventivité dont elles font preuve pour faire face à cette situation singulière.

Ce programme propose par conséquent de suivre non seulement la crise elle-même, mais également sa sortie et les mois qui suivront, afin de rendre compte des pratiques, arbitrages, ajustements, innovations et éventuels conflits issus de ces situations. Une approche qualitative est mise en œuvre, dans le respect des principes éthiques en vigueur ; elle se fonde sur une ethnographie – observations, entretiens formels et informels – des pratiques des professionnel-le-s des pompes funèbres, morgues, crématoriums et cimetières durant le temps de crise ; des entretiens avec des membres de familles concernées par les réaménagements des obsèques sont également prévus. Le programme de recherche part de l’hypothèse qu’en raison de l’étendue et de la durée de cette crise sanitaire, les conséquences en matière funéraire nécessiteront – et nécessitent déjà – une réponse collective co-construite prenant en compte la reconnaissance et la sécurisation des pratiques professionnelles, la gestion des corps selon les recommandations tant sanitaires que sociales, la ritualité funéraire au moment du décès et lors des mois qui suivront. En ce sens, ce projet est expérimental et doublement original : d’une part, il propose de recueillir des pratiques en situation de crise et de les questionner, en particulier sur des enjeux éthiques que celle-ci révèle ; il permet, d’autre part, de collecter des données totalement inédites qui faciliteront les retours d’expériences et alimenteront la réflexion des instances de santé publique sur les enjeux sociaux en matière de pandémie, pour le secteur funéraire en particulier. 

Equipe de recherche

Gaëlle Clavandier, coordination, Univ Lyon, Université Jean Monnet, Saint-Etienne (CMW, UMR 5382)gaelle.clavandier@univ-st-etienne.fr

Marc-Antoine Berthod, coordination, Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL | HES-SO) marc-antoine.berthod@hetsl.ch

Philippe Charrier, CMW (UMR 5382) – philippe.charrier@msh-lse.fr

Martin Julier-Costes, CMW (UMR 5382) – julier.martin@gmail.com

Veronica Pagnamenta, HETSL | HES-SO – veronica.pagnamenta@hetsl.ch

Alexandre Pillonel, HETSL | HES-SO – alexandre.pillonel@hetsl.ch

Thèmes
Disciplines
Mots-clés
  • Pandémie
  • Décès
  • Rites funéraires
  • Deuil
N° de projet (ANR, clinical trials…)
Co-funéraire (ANR) et No Lonely Deaths (FNS)
Date de début
2019
Statut
terminé, en cours de valorisation
Responsable(s) du projet
Gaëlle CLAVANDIER et Marc-Antoine BERTHOD
Financeurs
  • ANR - Agence nationale de la recherche
  • FNS
Établissement porteur du projet
  • Centre Max Weber
Équipe projet
  • Philippe CHARRIER
  • Marc-Antoine BERTHOD
  • Veronica PAGNAMENTA
  • Alexandre PILLONEL