L’effet «loupe» de la crise du covid-19 sur les problématiques des fins de vie : projets de recherche
Séance 7
Étude des questions relatives aux confinements, aux fins de vie et à la mort dans les EHPAD liées à l’épidémie Covid-19 en France. Étude qualitative, multicentrique et prospective COVIDEPHAD
Elodie CRETIN, a suivi un parcours en philosophie des sciences et en éthique médicale, avant de créer et de coordonner avec le Pr Régis Aubry l'équipe de recherche interdisciplinaire "éthique et progrès médical" du Centre d’investigation clinique (CIC - INSERM 1431), CHU de Besançon. Ses recherches ont porté en particulier sur la situation des personnes en état végétatif chronique, au travers l'analyse du vécu de leurs proches et des professionnels de santé, puis plus largement sur des question éthiques liées à la fin de vie, aux personnes âgées et aux populations vulnérables, à travers des études qualitatives ou mixtes. Elodie CRETIN est actuellement directrice de la Plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie à Université Bourgogne Franche-Comté depuis 2018, chercheure associée au laboratoire Logiques de l'Agir (EA2274).
Lors de cette séance, elle présentera l'étude COVIDEHPAD coordonnée par la Plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie et portée par le CHU de Besançon. Cette étude qualitative nationale est menée dans 6 régions métropolitaines par un collectif d'une vingtaine de chercheurs en science humaines et sociales. Elle en présentera tant les objectifs que les enjeux méthodologiques liés à la réalisation d'une recherche collective de cette ampleur dans une situation de pandémie où entrent en tension la temporalité de la recherche et les temporalités politiques.
Caractérisation de la sur-mortalité EHPAD pendant l’épidémie à Sars-Cov2 : une étude de cohorte dans les bases de données RESIS-EHPAD et SNDS (COMONH)
Florence CANOUI-POITRINE, est médecin épidémiologiste aux Hôpitaux Universitaires Henri Mondor (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), professeure de santé publique à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC) et directrice déléguée de l’équipe de recherche CEpiA (Clinical Epidemiology And Ageing), Institut Mondor de recherche biomédicale (U955 INSERM). Ses recherches portent sur l’épidémiologie clinique des sujets âgés et les problématiques de santé publique associées au vieillissement.
Elle présentera l'étude COMONH (COvid19 MOrtality in Nursing Home) dont les objectifs étaient d’estimer la surmortalité, toutes causes confondues, des résidents d’EHPAD lors de la 1ère vague d’épidémie de Covid19 par classe d’âge, par sexe et par département et d’évaluer l’existence d’un effet de moisson (déplacement à court-terme des décès) au cours des mois suivants. Cette étude e été menée à partir des données de RESID-EHPAD, une base de données gérée par l'Assurance Maladie.
Le droit aux relations personnelles des résidents d’EHPAD dans le contexte du Covid-19
Muriel REBOURG, est professeure de droit privé à l’Université de Bretagne Occidentale (Brest) et chercheure au Laboratoire de recherche en droit (Lab-LEX - UBO / UBS - UR 7480). Ses recherches portent sur le droit des personnes et de la famille, plus spécifiquement sur les solidarités familiales, la protection juridique et sociale des majeurs vulnérables intégrant la question du vieillissement en droit. Elle a notamment coordonné un projet de recherche financé par l’ANR intitulé « Parcours de vulnérabilité au grand âge : l’usager, le malade, le majeur protégé ». Ses travaux portent actuellement sur les tensions entre autonomie et protection et le respect des libertés individuelles et droits fondamentaux des majeurs vulnérables.
La récente et longue suspension des visites en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) liée au contexte épidémique interroge les fondements du droit aux relations personnelles des résidents et les conditions de sa mise en œuvre. Le respect de la vie privée des résidents et de leurs proches soulève des difficultés juridiques et éthiques. Si le cadre exceptionnel du covid-19 a justifié qu’il soit limité, le droit aux relations personnelles de la personne vivant en institution relève pourtant d’une liberté fondamentale. Sa protection effective dans un contexte épidémique pose un certain nombre de difficultés juridiques et éthiques liées au respect de la vie privée des résidents et de leurs proches.
Mortalité due à la Covid-19 : les comparaisons internationales ont-elles un sens ?
France MESLÉ, médecin et démographe, est directrice de recherche émérite à l’Institut national d’études démographiques (INED) et membre de l’Unité de recherche Mortalité, santé, épidémiologie. Ses travaux portent sur la mortalité et les causes de décès dans l’ensemble des pays du monde. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’analyse des évolutions de la mortalité sur le long terme, s’appuyant sur la reconstitution de séries de décès par cause à définition médicale constante. Elle s’intéresse également à la mortalité aux très grands âges : forme de la courbe de mortalité, causes de décès.
Depuis l’émergence de l’épidémie de la Covid-19, France MESLÉ collabore à la production du site mis en ligne par l’Ined sur « La démographie des décès par Covid-19 ». Ce site bilingue (français/anglais) a pour ambition de fournir des données internationales sur les décès liés au COVID-19 détaillées par sexe et groupe d’âges, accompagnées d’une documentation précise permettant d’éviter les biais d’interprétation, qui peuvent être dus à des systèmes de recueil des données et d’identification des cas très variables d’un pays à l’autre.
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