Diversité des parcours de fin de vie

Séance 1

Lancement du séminaire virtuel de la Plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie et de l’Institut de la longévité, des vieillesses et du vieillissement (ILVV), par Emmanuelle CAMBOIS, directrice de l’ILVV

Qu’est-ce que la fin de vie quand on est âgé ?

Régis AUBRY est co-président de la Plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie, chef du pôle Autonomie-handicap et chef du service de gériatrie au CHU de Besançon, professeur associé de médecine palliative à l’Université de Franche-Comté, porteur de l'axe "éthique et progrès médical" au Centre d’investigation clinique (CIC - INSERM 1431) et membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE).

La fin de vie est un terme assez difficile à définir quand on parle de la fin de la vie des personnes âgées. Quand commence la fin? est une question qui appartient à chacun. Dans sa présentation, Régis AUBRY développera trois figures de ces fins de vie. La première est celle du vieillard qui finit son existence chez lui comme une « bougie qui s’éteint ». La seconde, plus contemporaine, est celle de la personne âgée qui, du fait de la médicalisation, peut vivre beaucoup plus longtemps que dans le passé, mais avec plusieurs pathologies, parfois associées à une perte d’autonomie. La troisième est celle de la personne âgée qui présente des troubles cognitifs sévères. C’est un problème majeur que d’essayer de réfléchir à l’environnement qui peut faire sens à une telle fin de vie. Ces trois figures de la fin de vie sont autant de champs que la recherche devrait investir.

Le mouvement des soins palliatifs et la prise en charge des publics âgés en France

Pierre MOULIN obtient son doctorat de psychologie sociale en 1999 à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris. Il découvre l’univers palliatif en immersion à l’hôpital au cours de ce travail de thèse portant sur la prise en charge des malades sidéens en fin de vie dans les années 1990. Compagnon de route des soins palliatifs depuis une trentaine d’années, il est actuellement maître de conférences en psychosociologie de la santé à l'Université de Lorraine, directeur de l'UFR Sciences humaines et sociales de Metz, chercheur au Centre de recherches sur les médiations (CREM - EA 3476) et chercheur associé à l'INSERM (Unité 1018, CESP). Ses principaux thèmes de recherche sont : les imaginaires sociaux autour de la fin de vie, de la mort et du deuil, les sexualités, le complotisme et les fake news.

Pendant ce séminaire, il analysera la place spécifique (et quelque peu marginale) occupée par la question de la fin de vie au grand âge au sein du mouvement palliatif (historiquement structuré autour du cancer) et de la division actuelle du travail hospitalier où il apparaît que l'essentiel des décès des publics âgés adviennent actuellement dans les EHPAD et les services de gériatrie qui relèvent d'autres cultures que celle développée par les soins palliatifs. Cet écart peut parfois susciter des incompréhensions mutuelles et nécessiter des ajustements mutuels des intervenants autour des prises en charge de fin de vie des personnes âgées.

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