Doit-on être libre de choisir sa fin de vie
Le 8 avril 2021, l’Assemblée nationale a voté le premier article d’une nouvelle proposition de loi relative à la fin de vie légalisant une « aide médicalisée active à mourir » par injection létale. En France, il s’agit de la première fois qu’un texte, légalisant cette pratique, dans lequel l’euthanasie et le suicide assisté ne sont pas distingués, est adopté.
En quatorze ans, trois lois sur la fin de vie ont été votées renforçant à chaque fois les droits du patient en rendant obligatoire le consentement libre et éclairé du patient, en refusant l’obstination déraisonnable et l’acharnement thérapeutique. La dernière loi « Clayes-Léonetti » adoptée en 2016 instaure dans un cadre précis et défini, le droit à avoir accès à une sédation profonde et continue jusqu’au décès et des directives anticipées opposables.
Cette nouvelle proposition de loi offre une possibilité supplémentaire en autorisant l’aide médicalisée active à mourir afin que le patient puisse « choisir sa fin de vie ». Mais la liberté se manifeste-t-elle par le choix de la manière de mourir ? L'euthanasie ou le suicide assisté sont-ils des actes de liberté ?
De manière plus générale, vouloir légaliser l’aide médicalisée active à mourir soulève de nombreux questionnements (organisationnels, juridiques, etc…), notamment dans le champ de l’éthique :
- Quels sont les intentions, les motivations et le sens de ces demandes d’aide à mourir ?
- Quels sont les fondements pour que cette aide s’inscrive dans le cadre du soin ?
- Ne risque-t-on pas de voir beaucoup de patients s’orienter d’emblée vers cette aide, occultant ainsi leur capacité d’adaptation à la maladie et l’inconstance de leur souhait qui évoluent dans le temps ?
- Ouvrir un droit universel ne risque –t-il pas de conduire à des dérives faisant émerger une forme d’eugénisme de notre société ?
Autant de questions que ce wébinaire tentera d'éclairer grâce à ses intervenants :
- Marie HASDENTEUFEL : doctorante en psychologie à l’université de Bordeaux, auteure de la publication « Le souhait de hâter la mort : définition, déterminants, enjeux et perspectives ».
- Régis AUBRY : médecin, chef du pôle Autonomie Handicap au CHU de Besançon, membre du CCNE, co-président de la Plateforme nationale pour la recherche en fin de vie.
Informations et inscriptions :
http://www.erebfc.fr/rencontres-et-echanges/webinaire-doit-on-choisir-s…
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